Concordance des temps

Le spicilège de l'écrivain public

C pour concordance des temps

Le temps du verbe d'une proposition subordonnée est conditionné par celui du verbe de la principale : on ne dit pas « Jean m’a dit qu’il ne fait pas de fautes de concordance des temps.  »
Ne vous inquiétez donc pas si Sophie vous a dit que ce fameux Jean vous aimait. Il vous est certainement toujours très attaché. Méfiez-vous davantage si elle a dit qu’il vous avait aimé(e). Vous pourriez alors douter qu’il ait toujours des sentiments pour vous.

Qu’on rassure ici les étrangers ; les francophones s’y perdent parfois eux-mêmes. Voici quelques règles qui pourraient les aider :
1)Le verbe de la subordonnée est à l’indicatif si l'action est réelle, au subjonctif si l'action est incertaine ou au conditionnel si l'action est soumise à condition.

2) Quand on passe du discours direct au discours indirect, le verbe qui introduit les paroles rapportées peut être à l’indicatif ou au conditionnel :
   - Elle déclare que…
   - Nous affirmons que…
   - Ils indiquaient que…
   - Je dirais que…

Quand ce verbe principal est au passé, le verbe subordonné se met à l’imparfait, s’il était au présent de l’indicatif dans le discours direct :
   - Je disais : « je suis malade » ➔ Je disais que j’étais malade.
   - Ils indiquaient : « le chômage progresse » ➔ Ils indiquaient que le chômage progressait.

3) Le temps et le mode employés dans la subordonnée dépendent du moment où l’action se déroule par rapport aux autres actions de la phrase.

Les deux actions peuvent être simultanées.
   - Je pense qu'il pleut.
   - Je pensais qu’il pleuvait.

Les deux actions peuvent être décalées dans le temps.
   - Je pense qu'il pleuvra.
   - Je pensais qu'il pleuvrait.
   - je pense qu’il a plu.
   - je pensais qu’il avait plu.

4) L’emploi de l’indicatif ou du subjonctif dépend du verbe de la principale.

Les verbes qui expriment l’incertitude, le doute, l’éventualité, la crainte, la supposition, l’étonnement, le souhait, le regret se construisent avec le subjonctif :
craindre, douter, souhaiter, exiger, nier, ignorer, prétendre, préférer, ordonner regretter, vouloir, s’étonner…

   - Je crains qu’il ne vienne pas ;
   - Je doute qu’il vienne ;
   - Je m’étonne qu’il soit venu ;

De même, les verbes falloir, vouloir, exiger, ordonner sont suivis du subjonctif.
   - Elle veut qu’on vienne.

NB : une principale de forme négative est généralement suivie du subjonctif (sauf avec savoir)

5) Quand la proposition principale est au présent de l’indicatif, ➔ la proposition subordonnée peut être à l’indicatif (présent ou non)  :
   - Je sais qu’il est amoureux.
   - Je pensais qu’il était amoureux.
   - Il dit qu’il est amoureux.

➔ la proposition subordonnée peut être au subjonctif, passé ou présent. (par exemple si le verbe l’exige – voir point 4)
   - Je préfère qu’il soit amoureux.
   - Je doute qu’il fût amoureux.
   - Je regrette qu’il ait été amoureux.

NB : à défaut de subjonctif futur, on emploie le subjonctif présent quand l’action de la subordonnée est postérieure
   - Je doute qu’il soit amoureux à l’avenir.
6) Quand la proposition principale est à un temps passé de l’indicatif,
➔ la proposition subordonnée peut être à l’indicatif :

   - Je savais qu’il était amoureux. (imparfait quand les actions sont simultanées).
   - Je savais qu’il avait été amoureux (plus-que-parfait quand l’action de la subordonnée est antérieure).

➔ la proposition subordonnée peut être au conditionnel (quand l’action de la subordonnée est postérieure)  :
   - Je savais qu’il serait amoureux à l’avenir.

➔ la proposition subordonnée peut être au subjonctif imparfait ou plus-que-parfait (en cas d’incertitude et/ou si le verbe l’exige)  :
   - Je craignais qu’il fût amoureux.
   - J’ai douté qu’il fût amoureux.
   - J’avais préféré qu’il fût amoureux.
   - Je doutais qu’il eût été amoureux.

7) Quand la proposition principale est au futur de l’indicatif,
➔ la proposition subordonnée peut être à l’indicatif ou au subjonctif

   - J’apprendrai qu’il est heureux.
   - J’apprendrai qu’il était heureux.
   - J’apprendrai qu’il sera heureux.

   - J’exigerai qu’il soit gentil.
   - Je ne croirai jamais qu’il fût un jour amoureux.
   - J’attendrai que vous ayez fini.

8) Quand la proposition principale est au conditionnel,
➔ la proposition subordonnée est au subjonctif :
   - Je douterais fort qu’il fût amoureux.
   - J’aurais souhaité qu’il eût été amoureux.

Néanmoins, dans la conversation courante, l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif sont remplacés par le présent du subjonctif :
   - Je douterais fort qu’il soit amoureux.
   - J’aurais souhaité qu’il soit amoureux.




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